Quoi de neuf dans les centres sociaux en mars 1923 ?

La Résidence Sociale

Alternative au paternalisme

En mars 1923, sort en librairie le livre que Pierre de Maisonneuve consacre aux « institutions sociales en faveur des ouvrières d’usine », issu de sa thèse de Droit. Ces « institutions » ou « oeuvres », créés pour leurs ouvriers, sont le fait d’une minorité de patrons d’industrie qui se trouvent alors qualifiés de « patrons sociaux ». Ils ont ouvert par exemple, dans leur usine, une cantine, une pouponnière, des cours d’éducation ménagère, une mutuelle. Certains versent à leurs ouvriers, en charge d’une famille nombreuse, des allocations familiales. Parfois, ils construisent des logements pour leurs ouvriers…

Pourtant, après avoir présenté toutes ces réalisations, Pierre de Maisonneuve en indique les limites et, en contre modèle, il cite en exemple « l’expérience nouvelle » inaugurée par la Résidence sociale à Levallois-Perret :

 

« Dans certains milieux ouvriers où les efforts des industriels seraient comme tels assurés à l’avance d’être frappés de stérilité, ceux-ci agiront généreusement et sagement en subventionnant des œuvres privées qui se substitueront à eux pour venir en aide aux salariés. … Une expérience nouvelle a été inaugurée en France durant l’année 1908 : à l’imitation des settlements anglais, quelques femmes vaillantes sont venues s’établir en plein quartier ouvrier, à Levallois-Perret, pour se consacrer corps et âme aux besoins de la classe populaire. La « Résidence sociale » s’est donné pour mission « d’instruire, de moraliser, de grouper autour des idées saines et des influences opportunes les familles ouvrières ». Magnifique ambition, pour la réalisation de laquelle aucun moyen n’est négligé : garderies et jardins d’enfants, groupements sportifs, cercles d’études, bibliothèques, conférences, représentations artistiques, tout concourt à attirer. » (Pierre de Maisonneuve, Les institutions sociales en faveur des ouvrières d’usine, Paris, PUF, 1923, p. 300)

 

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