Toynbee Hall en 1902
Le 29 mars 1922, une douzaine de personnes tient réunion dans une salle du Musée social* à Paris.
Ces délégués représentent une dizaine d’Œuvres sociales différentes* qui ont en commun de mener des actions sociales homologues et innovantes auprès de populations ouvrières ou paysannes. La réunion est d’importance. En effet, Il s’agit, tout d’abord, de contribuer à l’élaboration du programme de la première conférence internationale des settlements* qui aura lieu en juillet à Londres, dans les locaux de Toynbee Hall*, là même où fut créé le premier settlement (centre social)*, en 1884. Il s’agit aussi d’avancer dans la constitution d’une fédération que cette dizaine d’oeuvres sociales souhaite créer pour se coordonner entre elles. Il y a urgence, puisque qu’elle est nécessaire pour représenter la France à la réunion de Londres. Il est convenu qu’une commission d’études établisse, au plus vite, un projet de statuts.
* Musée social : « Ce haut-lieu réformateur, libéral et social », ouvert en 1895 à Paris, rue Las Cases (Antoine Prost, Les français de la Belle-époque, Gallimard,, 2019, p. 140)
* Quelques unes des Œuvres sociales présentes : La Résidence sociale de Levallois-Perret (Mlle Bassot), La Maison Sociale de Montmartre (Mlle Douillard), la Maison pour Tous de la rue Mouffetard, Paris 5e (Mme Walter), le Secours d’Urgence (Mlle Javal), le Comité américain des régions dévastées (Mme Muray-Dike), …
* Settlement : « Le Settlement est une maison peuplée d’hommes et de femmes de coeur et d’intelligence, qui se rapprochent des pauvres, non pas comme s’ils venaient d’un monde différent, pour les visiter simplement, mais comme s’ils étaient de leur monde, comme s’ils étaient des compatriotes, des voisins, habitant par choix les mêmes quartiers, les mêmes maisons, et décidés à frayer avec eux comme avec des amis » (Le Conseil des femmes, 15 mai 1903, p. 235, cité par Max Turmann, Initiatives féminines, 1908, p. 333)
* Toynbee Hall : « Dans la pensée de son fondateur, le Révérend Samuel Barnett, Toynbee Hall devait être une association sans couleur politique ni religieuse, exempte de préjugés de caste, toujours animée et rajeunie par le courant d’idées qui traverse incessamment les universités, et destinée à jeter le pont entre les classes dirigeantes et les masses populaires. C’est en effet ce qui donne à cette oeuvre son caractère d’originalité et la distingue des autres centres d’instruction populaire rattachés aux universités. On s’y occupe bien d’enseigner, d’instruire, mais on y cherche surtout à fraterniser avec les ouvriers, à se mêler à leur vie. Et le peu de bien que l’on fait, on ne le considère pas comme une aumône que le riche jette au pauvre. …(Th. H. Nunn, in Buisson (dir.),L’éducation populaire des adultes en Angleterre. Notices sur les principales institutions, Paris, Hachette, 1896, p. 91)
Avec Mémoires Vives – Centres Sociaux – 21 mars 2022